Dans le paysage du trail running, Asics s’est imposée grâce à des modèles performants et fiables, à l’image de la très populaire Trabuco, véritable référence sur les longues distances. Mais la marque japonaise ne se limite pas à l’ultra-endurance : sa gamme s’étend des modèles polyvalents aux chaussures typées vitesse, comme cette Fujispeed 3. Troisième itération d’une série ambitieuse, elle vient confirmer – ou bousculer – l’équilibre entre dynamisme, légèreté et stabilité. La marque a-t-elle choisi de capitaliser sur le succès de la V2, ou de repenser la recette pour affiner encore sa copie ? Voici mon test terrain complet, pour vous éclairer.
Mon avis Express
La Asics Fujispeed 3 s’impose comme une chaussure de trail rapide et efficace, pensée pour les formats courts à intermédiaires, et pour les coureurs en quête de vitesse, de relance et de légèreté. Grâce à sa mousse FF Blast+, sa plaque carbone intégrale et son drop de 5 mm, elle offre un excellent dynamisme sur les terrains roulants ou peu techniques. Le confort est en nette progression par rapport à la version précédente, bien que l’on puisse regretter une accroche trop limitée et une protection insuffisante pour les parcours techniques ou engagés. Ce modèle conviendra idéalement à un coureur légèrement expérimenté, avec une foulée bien maîtrisée, souhaitant performer sur des distances de 10 à 40 km. À mes yeux, elle joue son rôle, sans excès, dans un segment très concurrentiel. À condition de bien cibler vos besoins, elle peut être un excellent choix dans une rotation dédiée au trail rapide.
★★★★★
★★★☆☆
★★★★☆
Ce que j’aime
- Dynamisme exceptionnel, notamment sur les sentiers roulants
- Stabilité correcte grâce au stack bas (24 mm)
- Bonne tenue du talon grâce au contrefort rigide
- Confort général en nette amélioration par rapport à la V2
Ce que je regrette
- Accroche limitée sur terrains boueux ou gras
- Protection du pied assez faible (pare-pierre souple, tige fine)
- Rigidité sous la voûte plantaire qui peut gêner certains coureurs
Présentation détaillé des chaussures de trail Asics Fujispeed 3
Lorsque je découvre un modèle comme la Fujispeed 3 d’Asics, je me mets immédiatement dans la peau du coureur que vous êtes peut-être : passionné, exigeant, souvent à la recherche d’un compromis idéal entre performance, confort et polyvalence. Cette troisième version du modèle Fujispeed s’adresse, selon moi, à un profil bien défini de traileur.
Public cible
La Fujispeed 3 est pensée pour les coureurs rapides, adeptes des efforts intenses sur des distances modérées. Elle s’adresse tout particulièrement à celles et ceux qui cherchent à optimiser leur vitesse sur sentiers, sans sacrifier complètement le confort. Ce n’est pas une chaussure pour le coureur ultra-endurance, mais bien pour l’athlète qui veut “envoyer” sur des formats courts à moyens, que ce soit à l’entraînement ou en compétition.
Personnellement, je l’ai trouvée idéale pour mes sorties tempo ou mes séances de côtes sur terrains compacts.
Type de foulée
C’est une chaussure universelle neutre, sans correction prononcée pour la surpronation ou la supination. Elle conviendra à la majorité des foulées, à condition d’avoir une bonne stabilité naturelle et un pied capable de gérer un drop relativement bas (5 mm). Ce point est essentiel : avec un stack bas (24 mm au talon, 19 mm à l’avant), elle demande une foulée efficace, plutôt médio-pied voire avant-pied pour en tirer tout le potentiel.
Distance
Asics positionne cette Fujispeed 3 sur les courtes à moyennes distances, et je suis totalement d’accord. Pour ma part, au-delà de 30-40 km, j’ai commencé à sentir un certain manque d’amorti, notamment sous l’avant-pied, malgré la mousse FF Blast Plus. Cette chaussure de trail courte distance est une arme redoutable sur des formats type 10 à 30 km, ou des compétitions de type Skyrace, KV, ou trails rapides comme le Trail des Passerelles ou certaines étapes du GTWS (Golden Trail World Series).
Surface
Sur le terrain, j’ai pu constater que la Fujispeed 3 donne le meilleur d’elle-même sur sentiers secs à moyennement techniques. La semelle AsicsGrip est performante sur le sec, les rochers compacts, les single tracks, voire même des portions bitumées en début ou fin de course. En revanche, dès que le terrain devient gras, boueux ou très instable, ses crampons de 3 mm trouvent rapidement leurs limites. Je ne vous la conseillerais pas pour les trails très alpins, les zones pierreuses ou les longues descentes techniques.
Drop
Enfin, avec un drop de 5 mm, la Fujispeed 3 s’inscrit dans la tendance actuelle des modèles réactifs et proches du sol. C’est un point technique non négligeable : il implique une meilleure proprioception, mais peut également solliciter davantage les mollets et les tendons d’Achille si vous n’y êtes pas habitué. Pour ma part, j’ai apprécié cette configuration sur des terrains roulants, car elle m’a permis d’avoir un excellent ressenti du sol et une belle efficacité de relance.
Les caractéristiques techniques de la Asics Fujispeed 3
Quand je me penche sur un modèle de trail comme la Asics Fujispeed 3, je m’attarde toujours en priorité sur ses spécificités techniques. Ce sont elles qui déterminent l’adéquation entre la chaussure et le type de terrain, de foulée, ou encore d’objectif que vous, coureur, pouvez avoir. Voici donc une analyse précise des éléments essentiels à connaître avant de faire votre choix.
Design
Le design de la Fujispeed 3 tranche avec les codes habituels de la marque. Le coloris principal (un orange vif accentué de touches jaunes) peut surprendre, voire rebuter certains. Pour ma part, je l’ai trouvé audacieux mais pertinent : sur sentiers, on gagne en visibilité, et cela a aussi son utilité en cas de mauvais temps ou de compétition. L’esthétique reste racée, à l’image du positionnement performance de la chaussure.
Matériaux et durabilité
La tige est composée d’un mesh double épaisseur, une évolution notable par rapport à la version précédente. Il est à la fois plus doux, plus résistant à l’abrasion, et plus respirant. J’ai personnellement ressenti un vrai progrès sur le confort et le maintien du pied. L’intérieur est doublé de structures amortissantes autour du talon, de la languette et de la voûte plantaire, un plus indéniable sur des sessions longues ou à fort dénivelé.
Le mesh est partiellement constitué de matériaux recyclés, ce qui mérite d’être salué dans une industrie qui tarde encore trop souvent à adopter une démarche durable.
Adhérence et accroche
La semelle extérieure utilise le composé AsicsGrip, l’un des meilleurs développés par la marque. Sur les terrains secs, compacts ou légèrement meubles, l’adhérence est fiable, même en descente rapide. Cependant, avec ses crampons de seulement 3 mm, j’ai trouvé qu’elle atteignait rapidement ses limites sur des terrains boueux, gras ou très techniques. Ce n’est donc pas une chaussure à envisager pour des trails alpins ou hivernaux, où l’accroche est un facteur décisif.
Confort et maintien
C’est à mon sens la plus grosse amélioration par rapport à la Fujispeed 2. L’ajout de mousses protectrices au niveau du col et du talon, une languette plus rembourrée, et une meilleure répartition de la pression du laçage rendent l’ensemble bien plus agréable à porter, même sur des distances plus longues. Pour avoir enchaîné plusieurs sorties de 25 km avec, je peux affirmer que le confort est désormais au rendez-vous.
Amorti et dynamisme
L’amorti repose sur la mousse FF Blast Plus, déjà connue sur les modèles route comme la Kayano ou la Cumulus. Ce matériau offre un bon retour d’énergie, sans tomber dans la mollesse. La chaussure reste relativement ferme, notamment en raison de la plaque carbone insérée sur toute la longueur, ce qui peut surprendre certains coureurs. Attention cependant : cette fermeté sous la voûte plantaire peut gêner ceux souffrant d’aponévroses ou de douleurs chroniques à ce niveau.
Stabilité et sécurité
Avec un stack modéré (24 mm au talon, 19 mm à l’avant) et un drop de 5 mm, la Fujispeed 3 propose une excellente proximité avec le sol. J’ai particulièrement apprécié cette sensation de contrôle, surtout dans les monotraces étroites. L’arrière du pied reste bien maintenu grâce à un contrefort rigide, même si certains pieds fins pourraient ressentir un léger flottement. La stabilité latérale est correcte mais pas exceptionnelle, ce n’est pas une chaussure prévue pour l’engagement extrême.
Légèreté et performance
Le poids est maîtrisé : 241 g en 42 homme, 210 g en 40 femme, ce qui place ce modèle dans la catégorie des chaussures performantes légères. Lors de mes séances de VMA en montée sur sentier roulant, j’ai retrouvé ce sentiment de légèreté et de liberté qui donne envie d’accélérer.
Élément | Détails |
---|---|
Matériau de l’empeigne | Mesh double épaisseur respirant et résistant, partiellement recyclé |
Technologies | FF Blast Plus, plaque carbone intégrale, AsicsGrip |
Poids | 241 g (homme 42) / 210 g (femme 40) |
Drop | 5 mm |
Épaisseur semelle (stack) | 24 mm talon / 19 mm avant-pied |
Année de sortie | 2024 |
Rapport qualité-prix
Affichée à 144 €, la Fujispeed 3 se positionne comme une chaussure haut de gamme, dans la catégorie des modèles à plaque carbone pour le trail. Ce tarif reste raisonnable en comparaison de modèles concurrents, comme la Salomon S/Lab Pulsar 3 (environ 220 €) ou la NB SuperComp Trail (autour de 200 €), mais il reste élevé au regard de ses limites en accroche et protection.
À mon sens, le rapport qualité-prix est acceptable mais pas optimal. On paie la plaque carbone, la légèreté, et le positionnement “performance”, mais on aurait pu attendre une semelle un peu plus agressive et un pare-pierre plus protecteur. Pour un coureur qui sait précisément ce qu’il cherche – vitesse, légèreté, dynamisme – l’investissement est pertinent. Pour un usage plus polyvalent, il existe des alternatives mieux équilibrées.
Comparatif avec d’autres modèles de chaussures de trail
Pour bien situer la Asics Fujispeed 3, il me paraît essentiel de la confronter à d’autres modèles récents, qu’ils soient issus de la gamme Asics ou de marques concurrentes positionnées sur le trail court à moyenne distance, typé performance. J’ai sélectionné des modèles pertinents en termes de cible, de technologies et d’usage.
Asics Fujispeed 3 vs Asics MetaFuji Trail
Ce modèle représente l’autre chaussure à plaque carbone de la marque, mais dans une optique totalement différente. Plus amortie, plus épaisse (stack de 36 mm), la Asics MetaFujiTrail est taillée pour les ultras ou trails longs. Elle est moins vive que la Fujispeed 3, mais beaucoup plus protectrice et confortable sur la durée.
Asics Fujispeed 3 vs Asics Gel-Trabuco 13
Modèle emblématique de la marque, la Asics Gel-Trabuco 13 reste une valeur sûre pour les traileurs polyvalents. Elle offre une excellente accroche grâce à des crampons bien marqués, un très bon confort et un amorti généreux via la technologie GEL + FF Blast. Plus lourde, elle ne rivalise pas en dynamisme avec la Fujispeed 3, mais elle rassure sur les terrains techniques ou gras.
Asics Fujispeed 3 vs Asics Fuji Lite 5
L’Asics Fuji Lite 5 est une chaussure polyvalente et légère, idéale pour les traileurs souhaitant un modèle réactif sans plaque carbone. Dotée de la mousse FF Blast, elle offre un excellent compromis entre dynamisme, confort et accroche. Moins rigide et plus tolérante que la Fujispeed 3, elle est parfaite pour les entraînements quotidiens ou les trails jusqu’à 30-40 km sur terrain varié. Elle accroche mieux sur terrain gras grâce à ses crampons plus marqués.
Asics Fujispeed 3 vs Hoka Zinal 2
Avec un poids inférieur à 220 g et un profil très bas, la Hoka Zinal 2 est une concurrente directe. Elle offre un meilleur grip grâce à ses crampons Vibram Litebase et une meilleure accroche latérale. La Fujispeed 3 conserve l’avantage sur le dynamisme pur grâce à sa plaque carbone plus ferme.
Asics Fujispeed 3 vs Salomon S/Lab Pulsar 3
Ultra-légère, nerveuse et très proche du sol, cette chaussure vise la vitesse pure. Son mesh Matryx est plus robuste et plus respirant que celui de la Fujispeed 3. Cependant, la Salomon S/Lab Pulsar 3 est plus exigeante techniquement et bien moins tolérante côté confort et stabilité sur terrain varié.
Asics Fujispeed 3 vs Brooks Catamount Agil
Nouveau modèle orienté performance, elle mise sur une mousse nitrogen-infusée et une plaque SkyVault. La Brooks Catamount Agil est plus souple et un peu plus confortable, mais elle offre un retour d’énergie légèrement moins sec que la Fujispeed 3. Très bonne alternative pour les trails techniques grâce à sa semelle plus agressive.
Modèle | Poids | Stack | Drop | Technologie | Avantage principal | Limite principale |
---|---|---|---|---|---|---|
Asics Fujispeed 3 | 241 g | 24 mm | 5 mm | FF Blast+ / Plaque carbone | Dynamisme et légèreté | Accroche limitée |
Asics MetaFujiTrail | 255 g | 36 mm | 5 mm | FF Turbo / Plaque carbone | Confort et rendement longue distance | Manque de précision |
Asics Gel-Trabuco 13 | 282 g | 33 mm | 8 mm | GEL / FF Blast / Rock protection | Accroche et stabilité | Poids et manque de réactivité |
Asics Fuji Lite 5 | 250 g | 32 mm | 4 mm | FF Blast / Semelle agressive | Polyvalence et accroche | Moins de propulsion |
Hoka Zinal 2 | 200 g | 22 mm | 5 mm | EVA / Semelle Vibram | Accroche et légèreté | Moins structurée |
Salomon S/Lab Pulsar 3 | 202 g | 23 mm | 6 mm | Energy Foam / Matryx | Réactivité maximale | Peu tolérante |
Brooks Catamount Agil | 216 g | 24 mm | 6 mm | Nitrogen-infused / SkyVault | Souplesse et accroche | Moins explosive |
FAQ
Pour quel type de trail ces chaussures sont-elles idéales ?
D’après mon expérience terrain, la Asics Fujispeed 3 est clairement optimisée pour des trails courts à moyens, allant de 10 à 40 km, voire jusqu’à 3-4 heures d’effort. Elle révèle tout son potentiel sur des formats dynamiques, à rythme soutenu, et sur des profils plutôt roulants ou modérément techniques. En compétition, je l’ai utilisée sur des parcours type skyrace et trails forestiers secs. En revanche, pour l’ultra-trail, son manque d’amorti à long terme et sa protection limitée au niveau du mesh et du pare-pierre la rendent inadaptée. Elle s’adresse avant tout aux coureurs performants, en quête de vitesse.
Peut-on utiliser ces chaussures sur des sentiers mixtes ?
Oui, la Asics Fujispeed 3 peut s’adapter à des sentiers mixtes, à condition que ces derniers restent modérément techniques. Je l’ai personnellement testée sur des sections alternant chemins forestiers, monotraces rocailleuses et portions stabilisées, et j’ai apprécié son dynamisme et sa légèreté. La semelle AsicsGrip assure une bonne accroche sur le sec, mais ses crampons de 3 mm montrent rapidement leurs limites sur la boue, l’herbe humide ou les pierriers instables. Si vous courez souvent sur des terrains très variés, mieux vaut privilégier un modèle avec une semelle plus agressive, comme une Asics Trabuco Max 4.
Ces chaussures sont-elles imperméables ?
Non, les Asics Fujispeed 3 ne sont pas imperméables. L’empeigne est constituée d’un mesh double épaisseur, respirant et léger, mais qui ne bénéficie d’aucun traitement déperlant ou membrane type Gore-Tex. Lors de mes sorties matinales sur herbe haute ou après une averse, l’eau a rapidement pénétré le tissu. En contrepartie, ce mesh sèche relativement vite et évacue efficacement la transpiration. Si vous courez principalement en climat sec, cela reste acceptable. En revanche, pour des trails humides, enneigés ou très gras, je vous recommande un modèle plus protecteur, comme la Gel Trabuco 12 GTX, bien mieux adapté à ces conditions.
Comment bien choisir sa pointure ?
Pour les Asics Fujispeed 3, je recommande de choisir votre pointure habituelle en trail, voire une demi-pointure au-dessus si vous courez sur longues distances ou si vos pieds gonflent en chaleur. Le chaussant est standard à légèrement étroit à l’avant, avec une toe box peu généreuse, ce qui peut gêner les pieds larges. Personnellement, en 42,5 habituels chez Asics, j’étais à l’aise, mais en descente prolongée, j’ai ressenti une compression au niveau des orteils. Pensez également à tester avec vos chaussettes de trail épaisses. Enfin, vérifiez que vous avez au moins 1 cm d’espace devant le gros orteil.